mardi 23 septembre 2014 à 20h30
La fabrique des petites utopies, le dabaTeatr et la Compagnie Kaktus s’associent pour mettre en scène le dernier roman de Mathias Enard « Rue des voleurs ». Le roman de Mathias Enard est un regard sur la jeunesse d’aujourd’hui, avec comme postulat que de part et d’autre de la Méditerranée, la liberté n’est pas la même pour tous. Pourtant, les jeunes du printemps arabe et les indignés d’Europe se sentent dans la même impasse.Lakhdar est un jeune marocain que la soif de vivre entraîne dans un voyage sans retour. Nous racontons son chemin de vie fait de petits boulots improbables, de rencontres sensuelles, d’amitiés trompées et de paranoïa dangereuse. L’amour est sa force, la religion tourne du mince espoir à la folle terreur, l’argent se transforme en unique préoccupation. Nous tentons de dire que la violence n’est pas l’unique solution. Peut-être parce que tant qu’un être nous tend la main nous restons debout.Cette création associe un artiste de cirque, des comédiens, et des créateurs vidéo.Ce spectacle sera créé dans sa version définitive le 26 février à Die (france), et nous vous offrons une esquisse après un mois de résidence au Maroc le 23 septembre à 20h30.Le spectacle sera en tournée dans cinq villes du Maroc en coproduction avec les instituts français à l’automne 2015.Participation libre au profit de l’espace Tabadoul.
coproductions
L’heure bleue – scène régionale de Saint-Martin d’Hères
Institut Français
Grand Angle – scène régionale de Voiron
Syndicat mixte des Vals du Dauphiné Collectif Dabateatr – Rabat, Maroc
le roman
Rue des Voleurs
Actes Sud / Léméac – 2012
Ce dernier roman est selon nous un coup dans notre perception du monde. Nous le savons, de part et d’autre de la Méditerranée, la liberté n’est pas la même pour tous. Pourtant, les jeunesses du printemps arabe et les indignées d’Europe se sentent dans la même impasse.
Dans ce roman construit comme un immense flash-back, nous suivons Lakhdar, un jeune marocain dont la soif de vivre entraîne dans un voyage sans retour. Il raconte son chemin de vie fait de petits boulots improbables, de sensuelles rencontres, d’amitiés trompés et de morbide paranoïa.
Son désir pour sa cousine Meryem assouvit hors mariage devient le début de son exil. Son amour pour une jeune étudiante espagnole sera sa force pour accepter tous les jobs possibles. La foi de son ami Bassam sera un mince espoir qui tournera à la folle terreur. Mais la survie dans des squats de Barcelone se transforme vite en principale préoccupation. Durant cet enfermement qu’est la vie de clandestin, Lakhdar finit par tuer son ami d’enfance Bassam qu’il suspecte de terrorisme.
L’auteur raconte la jeunesse à l’heure des Printemps arabes et des révoltes indignées. Il dépeint un avenir improbable pour les jeunesses du Sud, il est sans concession vis-à-vis des jeunes du nord qui ne dépassent pas le stade de la simple curiosité pour cet autre qui nous ressemble mais que les lois internationales transforment en un citoyen de deuxième zone.
Note de l’auteur
“Le 17 décembre 2010, Muhammed Bouazizi, marchand ambulant, s’immole par le feu à Sidi Bouzid et déclenche la Révolution tunisienne. La révolte naît du désespoir ; elle commence par porter la main sur soi, par un sacrifice. La perte de patience. Le suicide ou l’action. Le Printemps arabe, longtemps attendu, commence dans la mort.
“L’arc se tord, le bois crie. Au sommet de la plus haute tension va jaillir l’élan d’une droite flèche, du trait le plus dur et le plus libre” : ainsi Camus terminait-il son Homme révolté. Les mois qui ont suivi ont vu la défaite de dictateurs sous les coups de la révolte, la difficulté de l’établissement de la justice et de la démocratie, les victoires des partis islamistes au Maroc, en Tunisie, en Égypte. Aujourd’hui, une guerre terrifiante se poursuit en Syrie ; la campagne présidentielle française a atteint des sommets de xénophobie et de bêtise, la crise économique jette l’Europe du Sud dans la violence et la tentation du fascisme.
Tout cela m’est apparu comme différents visages d’un même combat en cours, le combat pour la liberté, pour le droit à une existence digne, qu’il se livre en Tunisie, en Égypte, en Espagne ou en France.
J’ai entrepris de raconter ces luttes, à travers un voyage dans ce champ de bataille qu’est notre univers – Tanger, Tunis, Algésiras et Barcelone en sont les principales étapes. Un roman d’aventures, de l’aventure tragique du monde d’aujourd’hui. On y croisera des jeunes qui rêvent d’un avenir meilleur, d’autres qui n’en rêvent plus, des islamistes, des musulmans, des mendiants, des putains, des voleurs – et des livres, beaucoup de livres, qui restent, en définitive, avec le feu, la seule façon de combattre les ténèbres.”
Mathias Énard
Note d’intention
Lakhdar ou la jeunesse en prison
Lakhdar est en prison, prisonnier de sa condition de jeune arabe de Tanger.
Mais il pourrait être de Dakar, de Kaboul, ou même de banlieue parisienne.
Lakhdar est prisonnier de l’histoire coloniale, prisonnier de sa peau mate, prisonnier de la peur de l’occident.
Pourtant Lakhdar est un héros. Même si Mathias Énard n’insiste pas sur l’importance de son geste, empêcher un attentat, on comprendra à la fin de l’adaptation que Lakhdar est condamné injustement.
Nous travaillerons au Maroc, en complicité avec des compagnies locales pour être au plus près de cette jeunesse marocaine écartelée entre un occident qui l’attire et le rejette, et un fondamentalisme religieux qui l’appelle et que la plupart des jeunes craignent. Lakhdar est prisonnier de sa misère. Loin des clichés, le personnage principal du dernier roman de Mathias Énard est un érudit, amoureux de roman policier, il écoute du jazz et cherche sans arrêt des petits boulots. Lakhdar est prêt à tout pour s’échapper de sa condition misérable. Travailler dur, voler, fuir.
Lakhdar ou la jeunesse digne
L’enjeu fondamental de notre mise en scène sera de montrer l’absurdité de notre monde qui séquestre une jeunesse insatiable, passionnée mais délaissée et qui se meurt de chagrin. Nous suivrons la quête de Lakhdar par un immense flash-back depuis ses flirts incestueux avec une trop jolie cousine du bled jusqu’à la clandestinité à Barcelone. Nous le suivrons au cœur de la révolution des Indignés espagnols en passant par ses escapades amoureuses avec Judith, ses allers et retours maritimes dans le détroit de Gibraltar, son boulot de croque- mort chez un marchand de cercueil.
Ce voyage initiatique d’une rive à l’autre de la Méditerranée raconte magnifiquement une jeunesse amoureuse, courageuse, révoltée.
Mais pas d’angélisme, les personnages taillés au fil des pages de Mathias Enard sont en même temps profondément désabusés, frileux et écrasés. Nous tenterons de maintenir Lakhdar en équilibre : ne jamais faire de lui un raté et laisser au spectateur choisir la part héroïque de ses gestes.
Lakhdar ou la jeunesse libre
En contre-point de notre mise en jeu va apparaître: Bassam, l’ami d’enfance. Très vite cet ami fait le choix du religieux comme porte de sortie et de dignité. Jamais la foi n’est mesurée, soupesée. Mathias Énard ne juge pas les trajectoires des personnages qui entourent Lakhdar. Comme dans la « vraie vie », personne n’accède réellement aux intimes convictions des gens.
Un troisième personnage va s’incarner au film du récit : Judith, la belle espagnole. Lakhdar l’aime comme on aime l’absolue altérité. Judith, jeune étudiante en arabe s’amourachera de ce beau marocain sans pour autant qu’un avenir semble possible. Et si au début d’une histoire d’amour les frontières sont des leurres pour les amoureux, Judith et Lakhdar vivront peu à peu le désenchantement, comme si le temps dressait des frontières mentales malgré tout. La force du récit de Lakhdar réside dans l’absence de clichés. Jeunes révoltés du Maghreb ou indignés espagnols partagent dans ce roman les mêmes aspirations sans pour autant vivre la même reconnaissance sociale.
La vidéo comme nouvel espace-temps du théâtre.
«On ne se souvient jamais tout à fait, jamais vraiment ; on reconstruit, avec le temps ; les souvenirs dans la mémoire et je suis si loin, à présent, de celui que j’étais à l’époque, qu’il m’est impossible de retrouver exactement la force des sensations, la violence des émotions ; aujourd’hui il me semble que je ne résisterais pas à des coups pareils, que je me briserais en mille morceaux.» Mille morceaux.
Mathias Enard, in Rue des voleurs, P 91
Nous utiliserons la vidéo pour préserver la logique narrative du roman qui fait du héros le seul narrateur. Pour un lecteur, il écrit son histoire du fond de sa cellule de prison, pour le spectateur il racontera. Exceptionnellement, nous garderons la convention du quatrième mur pour mieux isolé le personnage principal et il racontera sa vie à son geôlier. Le gardien de prison sera tour à tour oreille et bouche des interlocuteurs. Les images vidéo seront traitées avec toute la complexité due aux réminiscences. Lakhdar doute de sa propre mémoire et nous accompagnerons le spectateur dans ce jeu caléidoscopique de la mémoire. Les souvenirs seront des films projetés sur différents supports de la cellule : murs, draps, eaux de la douche, corps. Tels des fulgurances, ces courts films joueront avec le temps car la vie passée de Lakhdar est un récit où s’entremêlent images précises mais contradictoires, des visions prémonitoires et des sensations de boucles sans fin.
Reconstruction.
Je crois que Lakhdar raconte pour être certain de ne pas s’être trompé, ne plus douter de la nécessité de ce geste inhumain qui consiste à tuer un ami. Plus Lakhdar raconte plus les images évoque une autre réalité. Aucune n’est juste, aucune n’est fausse. Les vidéo vont mettre en tension l’espace de jeu, mettre à vue le hors-champs de la narration, hors-champs géographique, hors-champs fantasmatique, hors-champs narratif.
Le regard du spectateur sera tantôt happé par une narration visuelle qui viendra parfois contredire ou compléter la narration directe du jeune Lakhdar.
Violence.
Les écrans (murs, draps, corps) porteront cette violence injouable au théâtre, ce démembrement du corps et de l’esprit dans certain moment de la vie. Ici, les vies rêvées et les vies vécues s’affrontent comme lors de nos nuits somnambuliques.
L’adolescence de Lakhdar va pouvoir prendre une place importante grâce aux flash-back mis en œuvre par la vidéo. Ce passé imaginaire propre à chacun d’entre nous va nous permettre de mettre le personnage face à ses propres contradictions, omissions, oublis. Image sans paroles, paroles sans images, le passé deviendra un gouffre sans fond pour accentuer l’effet de perte de repère de tout homme incarcéré.
Le héros ne déambule plus dans l’espace, il ne peut voyager que dans le passé, passé qui le hante comme un temps fait de boucles toujours semblables mais toujours différentes.
Bruno Thircuir, mai 2014
Témoignages
Jean-Luc Moisson
Comédien de la Fabrique des petites utopies
La rage et la révolte, encore et toujours
« Bruno, Je viens de finir Rue des Voleurs c’est fort, très fort, poignant, visionnaire et désespéré. Je comprends que tu ais envie de mettre en scène ce texte car il te ressemble profondément. J’y ai retrouvé chez Lakhdar la même révolte, le même appétit de vivre, la même rage devant la stupidité de nos sociétés, la même colère devant la lenteur et l’incompréhension des autres …
La solitude et son désir d’y échapper te ressemble en créant, en travaillant plus, toujours plus, tout en entraînant les autres dans sa quête, ta quête. Crier au monde qu’il court à sa perte en sciant la branche sur lequel il se trouve. Tenter de faire la nique à la mort en vivant plus fort, plus vite, plus intensément… Pour tenter de donner un sens à la vie, toi, le désespéré fou d’espoir… »
Aicha Ayoub
Metteuse en scène et comédienne tunisienne, Cie Kaktus (Maroc)
« Rue des voleurs » m’a touchée, parlé, interrogé, fait vivre et revivre des rencontres, des paroles, des visages, des tableaux. Ce livre ne porte aucun jugement, ni d’a priori sur ces sociétés dites « arabes ». A travers l’histoire de ce jeune marocain, c’est le rêve d’une jeunesse : pouvoir juste vivre sa jeunesse, ses espoirs, ses amours, ses chagrins légitimes, son identité. Ce jeune peut être originaire de n’importe où dans le monde, son récit dit tout simplement, avec un grand amour, un cri profond, le monde d’aujourd’hui qui stigmatise, étouffe, compresse les rêves, trace des frontières virtuelles, des « lois » pour tuer à petit feu la construction d’un monde autre.
J’ai lu « Rue des voleurs » comme je marche dans les rues du Maroc, pays que j’ai vu s’étouffer dans sa propre richesse d’année en année. J’ai lu « Rue des voleurs » et j’ai revécu dans les mots tout ce que je ressens quand je marche dans la rue, ce que je vois, ce que je perçois sur les visages, ce qui me touche dans les voix et la musique des mots qui sortent parfois durs, amers mais où l’espoir pointe toujours au bout, mêlé à ce fatalisme si ancré dans cette société. Au Maroc la révolution a juste effleuré les bouts des rues, les cœurs des gens pour finir aussitôt aux oubliettes derrière une prétendue politique d’ouverture, une illusion dans laquelle on embarque tout un peuple en manipulant la fibre patriotique. J’ai lu ce récit comme un constat amer de ce que je vois et vis tous les jours ici au point de ne plus avoir envie de sortir de chez moi par moments. Et il n’y a rien de désespéré dans ce livre, juste un récit, une plongée dans le cœur d’un jeune homme comme tout le monde qui veut vivre. Un questionnement sur l’identité, l’accomplissement de soi. Tout reste ouvert même à la fin comme si le souffle de cette jeunesse perdue, confuse, étouffée continue malgré tout, résiste…
une compagnie itinérante
Les créations de la Fabrique des petites utopies sont le fruit d’une collaboration entre des artistes issus de plusieurs continents (Europe, Afrique, Asie).
Dans notre camion-théâtre, notre chapiteau ou en salle, nous jouons nos créations, qui sont au croisement du théâtre, de la musique, de la marionnette et du cirque. Avec nos spectacles, nous tentons de raconter le monde d’aujourd’hui de manière sensible et onirique.Nous cherchons également à construire un théâtre pour tous, qui puisse se jouer dans les lieux les plus éloignés, pour tous les publics.
C’est pourquoi la compagnie dispose d’un théâtre ambulant (un camion-théâtre et un chapiteau).Maniables, ils s’installent aussi bien sur les places publiques des villages les plus reculés que dans des quartiers urbains les moins pourvus en équipements culturels.
Partenaires au Maroc
Des partenariats sous le signe de l’échange et du dialogue interculturel.
Nous rêvons ce projet comme une succession d’aller-retour entre France et Maroc…
Tous les partenaires avec qui nous travaillons sur ce projet inscrivent leurs actions dans une logique d’ouverture à l’autre, de dialogue, de citoyenneté et d’interculturalité notamment entre les deux rives de la Méditerannée.
Première phase. Maroc. Septembre 2014.
Une résidence de création d’un mois de Rabat à Tanger en passant par Fès. Recrutement d’un comédien marocain, animation de stages de théâtre avec nos partenaires. Début de la création du spectacle.
Deuxième phase. France, Janvier-Février 2015.
Résidence de création au Théâtre de Die.
Troisième phase. Maroc. Septembre-Octobre 2015.
Tournée de Rue des voleurs dans les Instituts Français partenaires.
le collectif dabateatr
DABATEATR est une compagnie d’art pluridisciplinaire créée en 2004 par le metteur en scène Jaouad Essounani, initiée par un groupe d’artistes provenant d’horizons géographiques et de disciplines artistiques diverses et fondée ensuite par un collectif de personnes passionnées d’art et de Savoirs afin de promouvoir une « Action Citoyenne, Culturelle, Artistique et Libre ». Tentant de créer des passerelles autant entres les Hommes qu’entres les disciplines et les Cultures, la famille DABATEATR grandit et s’enrichit au fur et à mesure de ce qu’elle provoque sans se cloisonner dans un registre simpliste. Depuis sa création, DABATEATR ne cesse d’associer à son travail une multitude d’artistes metteurs en scène, comédiens, dramaturges, chorégraphes, vidéastes, musiciens, circassiens et de créatifs de tous bords.
la compagnie Kaktus
KAKTUS, c’est la rencontre d’artistes d’origines multiples qui un jour ont décidé de vivre dans le partage leurs envies, leurs rêves, leurs sensibilités. De cette rencontre et confrontation réciproque est né un espace de création sans frontières qui prêtera sa scène à des spectacles résonnant de toute la diversité des disciplines artistiques et culturelles. Lorsque la scène se donne entière et généreuse au théâtre, à la danse, à la musique et à toute autre forme d’expression artistique vivante, elle construit un pont de rencontre avec le public. C’est de cette alchimie entre la scène et le regard du public que toute création prend vie, qu’elle déploie sa beauté. Nos créations s’inscrivent dans un processus continue de mutations et maturations au contact d’autres artistes, à travers le voyage ou encore la recherche de lieux insolites dans une perpétuelle remise en cause de l’acquis, suscitant de nouveaux questionnements afin d’aller toujours plus loin, d’aller au-delà de l’évident.
l’Ecole Nationale de Cirque Shems’y
Depuis 2009, l’Ecole Nationale de Cirque Shems’y forme des artistes de cirque de niveau professionnel. Elle propose la première formation artistique professionnelle en alternance au Maroc. Cette formation vise à préparer à toutes les compétences attendues d’un artiste : la maîtrise professionnelle d’une spécialisation de cirque (disciplines aériennes, acrobatiques, d’équilibre, de manipulation d’objets…), une qualité de mouvement fine et intelligente, des capacités de jeu et d’interprétation solides ainsi que la capacité à situer son travail et sa recherche artistique dans l’évolution de la société. L’Ecole organise également Karacena, biennale des arts du cirque et du voyage, une plate-forme de première importance dans cette stratégie d’alternance qui permet un temps d’échanges interculturels entre des artistes d’horizons professionnels et culturels variés.
Tabadoul
Tabadoul signifie en arabe « échange ». Cet espace polyvalent ouvert en novembre 2013 est destiné à promouvoir les artistes contemporains et les échanges culturels entre Tanger, le Maroc, l’Europe et le reste du monde. Tabadoul est donc une scène, une tribune, un lieu d’expression qui engage débat et confrontation d’idées, aux croisements des langages artistiques et des diverses pratiques du savoir. Avec une programmation résolument tournée vers la création contemporaine, Tabadoul a pour vocation d’être une structure au service des arts.
Théâtre Darna
Le Théâtre est l’une des structures de l’association tangéroise Darna, aux multiples ramifications, qui cherche à promouvoir par des initiatives de développement local la réappropriation par des « enfants des rues » d’espaces de vie, d’expression et d’apprentissage de leurs droits et de leurs devoirs. Fondée par un collectif de citoyens en 1995, cette association s’est développée, année après année, dans plusieurs quartiers de la ville.
l’Association Soleil de Fès
Association fondée en 2009 par de jeunes étudiants de la Médina de Fès, elle a vocation à participer au chantier national de développement social, économique et culturel, à travers une approche participative. Cette approche est l’outil principal de conception et de réalisation de nos projets et de la plupart de nos activités.
Ainsi, l’association organise des ateliers de «théâtre forum» sur la méthode du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, et un tremplin musical en partenariat avec le Festival des Musiques Sacrées de Fès. Elle travaille en collaboration favec des structures diverses : école Boulle, Coalition Marocaine contre la peine de mort, Instituts Français du Maroc, Cité Chaillot Fondation Esprit de Fès, Direction Régionale de la culture de la Culture à Fès, Complexe Culturel Abd Laaziz Ben Driss, Complexe Culturel Sidi Mohamed Ben Youssef…
l’Institut Français du Maroc
Crée en 2012 l’Institut français du Maroc (IfM) regroupe les onze établissements d’Agadir, de Casablanca, El Jadida, Fès, Kénitra, Marrakech, Meknès, Oujda, Rabat, Tanger, Tétouan, ainsi que les missions culturelle, linguistique et universitaire du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France. Son siège est à Rabat.
Riche de la diversité de ses onze sites, l’IfM s’est donné une signalétique unique et une organisation nouvelle, mieux adaptée à ses objectifs et à ses missions. Sa vocation est de fédérer l’action des 11 sites pour offrir à chacun de ses publics des services de la même qualité où qu’ils se trouvent dans le Royaume et pour permettre à chacun de ses sites d’agir sur le territoire national, tout en promouvant leur identité liée à la spécificité de la région où ils sont implantés. Par sa dimension et son organisation, l’IfM entend aussi conduire des coopérations renforcées avec ses partenaires, et accompagner les politiques publiques nationales et locales.
L’auteur Mathias Enard
Spécialiste des cultures et des langues arabe et persane, docteur au CNRS et traducteur, Mathias Énard est l’auteur de plusieurs romans parus en France et en Espagne. Depuis peu, il vit et travaille à Berlin.
Parmi ses ouvrages, La Perfection du tir, ou Remonter l’Orénoque. Mais c’est avec Zone en 2008 que l’écrivain se fait remarquer. Cette fresque de 500 pages constituée d’une seule phrase, s’inspire de ses voyages autour de la Méditerranée pour évoquer les guerres d’hier et d’aujourd’hui. L’ouvrage reçoit le Prix Décembre et le Prix du Livre Inter 2009. Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, est récompensé en 2010 par le Prix Goncourt des lycéens.
Lecteur de Joyce et de Céline, Mathias Énard partage avec ces influences l’érudition et le goût de l’épopée moderne. En 2012, il créé les éditions d’estampes Scrawitch et publie Rue des voleurs (Actes Sud), pour lequel il reçoit le prix Liste Goncourt/Choix de l’Orient.
BRUNO THIRCUIR
Metteur en scène
« J’ai réellement découvert le théâtre en Afrique ; cela peut sembler curieux qu’un jeune français rencontre le théâtre en Afrique, mais c’est ainsi. C’était il y a dix ans, au Bénin, le théâtre était une parole politique nécessaire ; le théâtre était vital, tant pour ceux qui le faisaient, que pour les foules qui y assistaient. J’ai compris que je voulais faire partie de cet engagement-là.»
Juin 2001
Élève de l’Ecole du Théâtre National de Chaillot, Bruno Thircuir part pour l’Afrique en 1995 et monte une pièce au Bénin, Le Roi se meurt.
En 1996, il monte Les tribulations de Môssieu et de son valet, balade théâtrale, mise en scène à Cotonou et tournée en France et en Afrique.
De retour en France, il joue, comme comédien dans La femme de Gilles de Bourdouxhe, puis dans Crime et Châtiment, mis en scène par Chantal Morel. Il repart à l’étranger, au Liban, comme assistant à la mise en scène sur les Nuits Guerrières, création Gilles Zaepffel.
De ses nombreux voyages, Bruno Thircuir a ramené entre autres le désir de créer un théâtre à la croisée des cultures, d’où cette volonté de composer son équipe avec des personnes aux histoires et aux vécus très différents.
En 2000, il monte la Fabrique des petites utopies, avec laquelle il crée Monstres et Saltimbanques de Wole Soyinka, qui tournera au Bénin et en France. C’est en 2002 que l’équipe s’atèle à la construction du camion-théâtre, la Fabrique Errante.
Les créations se succèdent depuis : en 2003, Quichott, l’homme qui n’y était pour rien de M’hamed Benguettaf; puis Juliette je zajebala Romeo de Jean Yves Picq. Production CDNA, Hexagone Scène Nationale de Meylan. Manque et 4.48 Psychose de Sarah Kane, puis vient la Trilogie Africaine avec Et si l’Homme avait été taillé dans une branche de baobab, adaptation du Désert de le Clézio, Niama-Niama : le secret des arbres; Kaïna Marseille de Catherine Zambon, soutien du théâtre de Cavaillon, Scène Nationale.
Ensuite, il s’est attelé à la création de spectacles au genre hybride : Tour Babel qui mêle théâtre et cirque, Cabaret Perché, cabaret cirque, les Enfants d’Icare, à la frontière entre théâtre d’objet et marionnette, Daeninckx’café, lecture polar et l’Auberge de Monsieur Kafka, étape expérimentale pour débuter la création de Nous sommes tous des K.
En 2012 il s’est tourné vers le spectacle de rue avec Utopies dans la rue, parades politiconiriques.
En 2013, il crée Nous sommes tous des K, bouffe-théâtre à la scénographie folle et démesurée. Pour ce spectacle, Paul Emond signe l’adaptation du roman inachevé de Kafka, Le Château.
Enfin, en 2014, il dote la compagnie d’une petite forme avec La nuit les arbres dansent, contes magiques autour des arbres pour enfants égarés dans les parcs.
FRANÇOIS GOURGUES
scenographe
« François est un magicien de l’espace et des matières. En dix ans de travail avec le Théâtre de la Mezzanine, il a acquis un regard poétique et tech- nique irremplaçable. Notre collaboration devient, au fil des années, une complicité qui permet de voir se concrétiser des rêves scéniques les plus improbables, de nouveaux rapports avec le public, comme l’utopie d’un théâtre nouveau.»
Bruno Thircuir
Formation
1988-1992 : Diplôme National des Arts Plastiques des Beaux-arts de Toulouse 2004-2006 : Formateur pour l’Institut Supérieur des Techniques du Spectacle /Avignon.
Réalisations pour le théâtre
Pour la Compagnie Théâtre de la Mezzanine, en Seine et Marne
1992-1993 : Assistant décorateur des Chiens de la mer
1993-1994 : Régisseur son et lumière, manipulateur de Jaune Deux, spectacle enfants 1992-1996 : Manipulateur, régisseur pour Temps de chien / Les chiens de la mer / Chiens de faïence
1996 : La transhumance des riens / 1999 : Trésor Public / 2001 : Shooting Star. Conception, construction
Pour La Fabrique des Petites Utopies
2002-2003 : Conception, construction, décoration de la Fabrique Errante, camion théâtre
2003 : Régie du spectacle Quichott, l’homme qui n’y était pour rien
2004 : Conception, construction, décoration du Teatrum Stadium (camion chapiteau.) 2004 : Scénographie du spectacle Juliette Je zajebala Romeo
2005-2006 : Scénographie, lumières, régie du spectacle Manque et 4.48 Psychose de Sarah Kane.
2007 : Scénographie, construction du décor de Niama-Niama : le secret des arbres. 2008 : Scénographie, construction du décor de Et si l’Homme avait été taillé dans une branche de baobab
2009 : Scénographie, construction du décor de Kaïna-Marseille
2010 : Scénographie et construction du décor de Tour Babel
2011 : Scénographie et construction de Les Enfants d’Icare
2012 : Directeur technique constructeur et scénographe de Utopies dans la rue, pa- rades de rue gigantesque.
2013 : Scénographie et construction de Nous sommes tous des K. 2014 : Scénographie et construction La nuit les arbres dansent.
ALPHONSE ATACOLODJOU
comédien
Alphonse Atacolodjou et Bruno Thircuir se sont rencontrés il y a plus de quinze ans au Bénin.
Ils ont commencé à travailler sur la création théâtrale Monstres et Saltimbanques d’après Wole Soyinka, et depuis, il semble improbable pour toute l’équipe d’imaginer un spectacle sans cette incroyable présence sur scène. Alphonse est quelqu’un qui aime le théâtre comme un tout, comme si le travail ne s’arrêtait jamais vraiment.
ISABELLE GOURGUES
comédienne
Isabelle Gourgues travaille avec le metteur en scène depuis une dizaine d’années. Elle a suivi une formation théâtrale à Aix- en-Provence (DEUST des Métiers du Théâtre). Elle a ensuite joué dans plusieurs créations théâtrales (notamment pour Pascale Henri, Isabelle Bartniki) avant d’intégrer la compagnie de manière permanente depuis Monstres et Saltimbanques.
JEAN LUC MOISSON
comédien
Après des études d’architecture, Jean-Luc Moisson suit des cours de théâtre auprès de la Compagnie Anne Delbée, de l’Atelier Robert Cordier, de Michèle Guignon, de Maurice Bénichou, de Yoshi Oïda et de Peter Brook. Il s’emploie ensuite à la mise en scène de textes de Buzzati, Rabelais, Tardieu, mais aussi de ses propres textes.